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Le déclin du gallo est difficilement qualifiable de naturel. Les pressions extérieures qui ont mis en danger le parler gallo ont engendré des pressions intérieures : la transmission des traditions linguistiques et culturelles entre générations s'est arrêtée brutalement. La population de Haute Bretagne, qui a associé sa condition sociale à sa culture, a cru que ça ne valait plus la peine de continuer à utiliser la langue. Elle a renoncé à sa langue dans l'espoir de vaincre la discrimination, d'accroitre ses revenus et d'acquérir une plus grande mobilité. En somme, il fallait se mettre au français pour ne plus être un plouc.
Le galo, s’é in parlement qhi'é vra vivant den l’Pay dé Vao d'Vilenn. Wo Matlao Ghiton, nou vla corr sé lé deûz dam du Sèl. Anet, il é caozanç dé radé e dé pijon.
Lé radé q'on mètë su le lian > Les javelles de blé qu’on mettait sur le lien.
Radé (n.f.) > Javelle de blé (brassée de blé fauché non encore liée).
Qhi fezë lé radé > Qui faisait les javelles (brassées de blé fauché).
On rasser[ait] sa > On ramassait ça.
Si on peû dirr q’on·n a fèt sa ! > Oh, on peut bien dire qu’on a fait ça !
Sa se ch[o]m[ait] > Ça se dressait.
On·n aplë sa dé pijon > On appelait ça des « pigeons ».
Pijon > Gerbe de sarrasin (blé noir).
Falë fèrr in lian a la tétt > Il fallait faire un lien à la tête (de la gerbe).
A qheûdr[er], i s [tenaient bien] ensenb > À sécher sur place, ils (= lé pijon) se tenaient bien ensemble.